Vous avez des partiels à réviser ?
Vous souhaitez trouver une méthode de travail efficace, et mettre toutes les chances de votre côté ? Vous avez bien raison. La technique Pomodoro va vous aider à vous mettre au travail plus facilement et à améliorer votre concentration. Grâce à Pomodoro, vous allez optimiser votre temps de révisions au maximum, fournir un travail de bien plus grande qualité et booster votre motivation. Réussir ses partiels, grâce à Pomodoro, c’est tout à fait possible. Quelle est cette technique ? Comment fonctionne-t-elle ? Je vous réponds tout de suite.
Pomodoro, qu’est-ce que c’est ?
Commençons par la base. Pomodoro est une méthode de travail qui consiste à structurer son temps pour être le plus efficace possible.
Le cerveau humain ne peut pas se concentrer sur de trop longues périodes. La technique Pomodoro apporte une bonne solution, puisqu’elle propose de fragmenter vos temps de révision en petites séances, séparées par de courtes pauses.
L’idéal est de travailler 25 minutes, puis faire 5 minutes de pause. À chaque pause, une récompense est la bienvenue, histoire de joindre l’utile à l’agréable.
Ensuite, Pomodoro fonctionne par cycles. Après 4 cycles comme celui-là, accordez-vous un repos de 15 minutes.
Puis, au bout de 8 cycles, prenez une grande coupure de 60 à 90 minutes. Faites vraiment une grande coupure, c’est important.
Pour bien gérer votre timing, un point clé: utilisez des applications. Laissez un minuteur s’en occuper pour vous. Vous n’aurez pas à vous en soucier. Certaines applications proposent des fonctionnalités intéressantes, comme des sons de gong, rappelant un ring de boxe pour signaler la reprise du travail.
Faites-vous plaisir.
C’est plutôt simple comme méthode, finalement, non ?
La méthode Pomodoro, idéale pour lutter contre la procrastination
Pomodoro vertu numéro 1 : lutter contre la procrastination
Faisons une petite expérience rapide.
Imaginez, là, vraiment, que vous devez bosser 4 heures de votre matière que vous détestez le plus. Observez la réaction de votre corps et les pensées qui vous viennent à l’esprit.
Que sentez-vous? Vous n’êtes pas bien, votre ventre se serre, et dans votre tête, une petite voix vous dit : “Oh non, quelle corvée”. “oh non, la flemme”, etc..
Et oui, vous venez de faire l’expérience de ce que les neurosciences ont prouvé récemment. Penser à travailler allume les zones de la douleur dans le cerveau. En revanche, lorsque vous travaillez réellement, ces zones deviennent beaucoup moins actives. Comme le dit le vieil adage, le plus dur, c’est de s’y mettre, et c’est vrai.
Imaginez maintenant que vous travaillez seulement pendant 25 minutes sur cette même matière. Après vous pouvez faire autre chose, c’est fini.
À nouveau, regardez ce qui se passe dans votre tête et dans votre corps, quelles sont les sensations que vous ressentez.
Vous remarquez ? Ça ne fait pas du tout le même effet. Ça devient tout de suite plus facile de s’y mettre quand vous ne devez travailler que 25 minutes, qu’en pensez-vous ?
Vous pourrez plus facilement basculer dans le mode travail. Vous éviterez la procrastination.
N’oubliez pas qu’une bonne organisation est aussi importante pour augmenter vos chances de réussir vos révisions.
Prenons un autre exemple
Imaginez, pour de vrai, que vous soyez obligé d’aller courir 3 heures. Là d’un coup, sans arrêts, comme ça.
Comment vous-sentez-vous ?
Ce n’est pas agréable, n’est-ce pas ? Vous vous sentez lourd, mou, et totalement démotivé. Vous n’avez pas du tout envie et je vous comprends.
Maintenant, imaginez que vous allez courir juste 3 minutes.
Qu’est-ce qu’il se passe dans votre corps ? Qu’est-ce qui change ? Ça devient tout bête, n’est-ce pas ?
Vous le faites, vous revenez et vous vous dites “bah en fait, c’était rien”. Ça devient beaucoup plus facile.
- C’est extrêmement important : envisager de vous mettre au travail sur des périodes courtes vous demandera moins de volonté.
Dans son livre Système 1 / Système 2, Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, explique que dans le cerveau, le réservoir d’énergie intellectuelle est directement lié à celui de la volonté.
- Donc, quand vous épuisez votre volonté, vous épuisez votre énergie intellectuelle, et vice-versa.
Étude scientifique simple et passionnante 🙂
L’équipe de Roy Baumeister, psychologue social, a divisé un ensemble d’individus en deux groupes. L’expérience se déroule en deux temps :
- D’abord, le premier groupe a pour consigne de faire des casse-têtes chinois pendant 20 minutes, et le deuxième groupe a pour consigne de ne rien faire.
- Ensuite, les deux groupes ont pour consigne de faire des exercices de musculation de la main, à répétition, jusqu’à épuisement. Ils peuvent bien entendu arrêter quand ils le souhaitent.
Les chercheurs ont constaté que le premier groupe, qui avait fait des casse-têtes avant, a plus rapidement abandonné l’exercice de musculation que le deuxième groupe, qui lui n’avait rien fait au préalable. Leur cerveau avait été moins sollicité, ils avaient plus d’énergie disponible.
- Ce phénomène s’appelle l’épuisement de l’ego.
L’équipe de chercheurs a mené une expérience similaire, à l’inverse cette fois.
Le premier groupe a pour consigne de faire de la musculation de la main pendant que l’autre groupe a pour consigne de ne rien faire.
Ensuite, dans la deuxième partie de l’expérience, les deux groupes avaient pour consigne de faire des casse-têtes chinois, le plus longtemps possible. Là encore, le groupe qui n’avait rien fait pendant les 20 premières minutes, a montré plus d’endurance.
Vous voyez ? Le groupe qui était épuisé mentalement, ou physiquement, dans un premier temps, avait moins d’endurance dans un second temps. Quel que soit l’exercice demandé.
D’ailleurs, vous avez déjà vécu ce phénomène dans votre vie de tous les jours.
Vous savez, quand vous êtes obligé de rester poli, pendant longtemps, avec quelqu’un qui vous “gonfle” toute la journée.
Ça vous rappelle des souvenirs ? 🙂
Dites-moi, le soir, quand vous rentrez chez vous, est ce que vous avez encore beaucoup de patience ?
Je parie que non. À la moindre remarque de vos proches, vous êtes à deux doigts d’exploser n’est-ce pas ? C’est parce que vous êtes épuisé mentalement, vous n’avez plus d’énergie.
C’est pour ça que la technique Pomodoro est exceptionnelle. Elle vous permet d’économiser de la volonté. Et comme vous venez de l’apprendre, le carburant mental est le même pour la volonté ou le travail intellectuel. Donc si vous utilisez de la volonté, vous aurez moins de carburant pour travailler. Vous serez moins efficace lorsque vous réviserez. Votre cerveau sera moins puissant.
Cette méthode de travail booste l’intensité de votre concentration
Pomodoro vertu n°2 : optimiser au maximum votre concentration
La mémoire de travail (MDT) vous permet de raisonner. C’est comme la RAM de votre ordinateur.
Sur votre ordi, si vous ouvrez plein de programmes, Photoshop, Indesing, internet, etc., Qu’est-ce qui va se passer ?
Oui. Il va ramer.
Dans votre cerveau, c’est la même chose. Plus vous mobilisez votre mémoire de travail afin de retenir des informations différentes, moins vous avez de puissance de calcul.
Votre mémoire de travail s’occupe de différents types de processus : mémoriser les consignes de l’énoncé, chercher les informations qui sont dans votre mémoire à long terme, effectuez des calculs, raisonner, etc.
Mais la capacité de votre mémoire de travail est limitée dans la durée et en quantité.
- En quantité : on retient en moyenne 7 éléments (cela varie de + ou – 2, selon chacun)
- Dans la durée : on retient pendant 20 à 30 secondes, il faut se le répéter pour retenir
Par conséquent, plus vous utilisez votre mémoire de travail, moins vous avez de puissance de calcul.
Et grâce à Pomodoro, vous enlevez de votre mémoire de travail toutes les pensées du genre : “Combien de temps il me reste à bosser ?” ; “Quelle heure il est déjà ?” ; “J’espère que c’est bientôt la pause” ; etc.
Vous soulagez votre mémoire de travail parce que le minuteur s’occupe du timing à votre place.
- L’avantage ultime avec la méthode Pomodoro, c’est qu’elle vous permet de bosser à fond, jusqu’à ce que ça sonne.
Quand ça sonne, vous arrêtez. Vous pouvez repousser de deux ou trois minutes évidemment, pour finir ce que vous êtes en train de faire.
Mais avouez que c’est agréable quand vous savez que là, c’est bon, encore 2 minutes et c’est le moment de la pause.
Et bien sûr, je ne l’ai pas encore dit, mais c’est une évidence, pour que Pomodoro soit efficace, il est indispensable que votre téléphone soit en mode avion.
Anecdote en PACES
Lors de mes interventions en PACES, je demandais aux étudiants et étudiantes de faire un retour sur la méthode Pomodoro. Alors que la plupart faisaient des remarques positives, trouvaient que cette méthode marchait bien, une étudiante a dit devant la classe “Moi quand mon minuteur à sonné, j’ai eu trop peur et j’ai sursauté !”
Ça m’a intrigué, je lui ai demandé quelle était sa sonnerie. Ce à quoi elle m’a répondu : “C’est mon réveil matin !” Ça a fait sourire les autres étudiants dans la salle. Effectivement, personne n’aime vraiment entendre son réveil du matin, n’est-ce pas ?
Ensuite, je lui ai dit : “Mais tu devais être sacrément concentrée pour avoir sursauté quand le minuteur à sonné ?” Elle a marqué un temps d’arrêt, levé les yeux au ciel, et après réflexion elle m’a dit : “Ah oui, c’est vrai que là j’entendais pas mes voisins, alors que dès que j’ai arrêté de travailler, je les ai entendus !” Grâce à Pomodoro, elle était tellement concentrée qu’elle n’entendait plus certains sons qu’elle entendait d’habitude.
Comme le montre cet exemple, Pomodoro vous permet de vous concentrer plus intensément que d’habitude. Et plus vous êtes concentrés, plus votre travail est efficace.
Il n’y a pas de travail de qualité sans une attention de qualité.
Réussir ses partiels grâce à Pomodoro, avis et conseils
Peut-on modifier le timing ?
Maintenant que vous avez bien saisi le principe, vous avez compris que Pomodoro est basé sur du travail en petites périodes.
- Vous allez me demander, est ce qu’on peut rallonger le temps de travail ?
Alors, oui et non.
C’est une bonne question et on me la pose souvent. “Peut-on faire 50 minutes de travail au lieu de 25 minutes ? Parce que 25 c’est trop court.”
En fait, ce n’est pas recommandé. Pourquoi ?
- Simplement parce que Pomodoro a un effet anti-procrastination. Et si vous faites des longues périodes, vous perdez cet effet anti-procrastination. Les zones de la douleur dans votre cerveau s’allument plus fort.
- Mais également parce que vous ne pouvez pas être efficace aussi longtemps.
Et c’est valable pour n’importe qui. Chaque être humain perd en concentration, au bout de 45 minutes maximum, parfois avant. Si vous travaillez sur un ordinateur, c’est le moment où vous faites des fautes de frappe, vous cliquez au mauvais endroit, vous voyez de quoi je parle ?
C’est pour cela que travailler en séquences courtes est beaucoup plus efficace. Faire des petites pauses vous fait regagner en productivité et en efficacité. Lorsque vous vous mettez à travailler, vous travaillez mieux. Vous travaillez même moins longtemps. Vous êtes plus productif.
Une pause peut tout à fait être très courte. Ça peut être une pause de 3 minutes par exemple. Vous vous levez, vous étirez un peu, et allez boire un verre d’eau. Mais faites vraiment une pause, ça ne se fait pas n’importe comment.
Retours d’expériences d’étudiants en PACES
- Retour d’une étudiante en PACES :
Au milieu de sa deuxième année de médecine, une étudiante m’envoie un e-mail pour me faire un retour sur son évolution, et ses résultats. Elle me parle de Pomodoro, elle m’explique que la première année elle était réticente à faire 25 minutes. Comme beaucoup, elle trouvait que c’était trop court.
Puis finalement, elle avait changé d’avis.
L’année suivante, elle faisait vraiment des périodes de 25 minutes. En effet, elle s’était rendu compte que quand elle faisait 1 heure elle s’économisait. Elle essayait de garder son énergie pour tenir toute l’heure. Alors qu’une fois qu’elle était passée à 25 minutes, elle était à fond. Elle se rechargeait vraiment pendant ses pauses. Elle arrivait donc, ensuite, à donner plus d’énergie et à tenir plus dans la durée.
- Retour d’un autre étudiant en PACES:
Au bout de 3 mois de PACES, cet étudiant en première année de médecine me partageait en entretien qu’il adorait cette méthode, et avait l’impression de faire des pauses tout le temps.
Il travaillait 8 heures par jour, et s’y mettait vraiment. Puis au moment de la pause il s’arrêtait réellement et l’ennui le gagnait. Vous savez, quand vous ne faites rien, vous voyez tout de suite le temps passer. C’est le sentiment qu’avait cet étudiant.
En utilisant Pomodoro, il a réussi à se concentrer au maximum et ses journées de travail passaient beaucoup plus vite.
À retenir
En période de partiels, Pomodoro est la méthode idéale pour réussir vos révisions. Elle vous aide à travailler efficacement, en vous aérant régulièrement l’esprit.
Alors c’est vrai, ce n’est pas évident de changer de méthode de travail. Cela demande de la discipline, mais le jeu en vaut la chandelle.
En effet, pour réussir, il faudra effectuer un bon travail. Grâce à Pomodoro, votre travail gagnera en qualité.
- La qualité compte plus que la quantité.
Si je vous propose 30 kg de crotte de chien ou 20 g d’or. Quel sera votre choix ?
Ne me croyez pas sur parole, testez Pomodoro, vraiment.
Il n’y a qu’en essayant que vous allez pouvoir évaluer son efficacité.
C’est la clé pour améliorer vos méthodes de travail et favoriser au mieux votre réussite !
Alors, sur quelle matière vous allez l’essayer en premier ?
Faites moi des retours d’expériences !
Et pour aller plus loin, découvrez comment tout mémoriser grâce au palais mental.
Et rappelez-vous :
“Chaque jour, vous construisez le cerveau que vous aurez demain”
Alors, êtes-vous prêts à devenir l’acteur de votre réussite ?
Avec confiance et motivation,
Roman Buchta
Top cet article ! Je savais que la méthode Pomodoro était puissante car je la pratique moi-même quand je ne suis pas au top niveau motivation. Mais j’étais loin d’en connaître toutes les vertus. Merci Roman 🙂
Merci pour ton retour !
Effectivement, Pomodoro est une technique simple aux multiples vertus !
Excellente continuation 😉
Encore une pépite qui va m’être très utile ! Merci pour ton article ! Est-ce que ta méthode s’applique à tous les âges ? On apprend moins facilement à 40 ans qu’à 20 ans .
Je t’en prie 😉
Excellente question ! C’est plus ou moins vrai.
Car on peut penser que le cerveau est peut-être moins vif (et encore) ou alors que l’on a moins la fougue à 40ans !
Cependant, apprendre c’est attacher de nouvelles connaissances à d’anciennes.
Et là, le fait d’avoir 40 ans deviens un avantage ! 😉
Bien à toi