Découvrez pourquoi le stress est une réaction démodée !

 

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Le stress : une réaction physiologique démodée

     Démodé, le stress ? Alors pourquoi tant en gens en souffrent ? Un instant je m’explique…

     Le stress est une réaction physiologique qui a été sélectionné par l’évolution car elle présentait un avantage sélectif certain. Elle a considérablement augmenté les chances de survie des espèces chez qui elle était présente. Pour le comprendre, il faut savoir pourquoi le stress survient et quel est son but. C’est-à-dire quand est-ce qu’il apparaît et qu’est-ce qu’il provoque concrètement dans notre corps.

 

Quand est-ce que le stress apparaît ?

     Selon l’agence pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) le stress survient quand :

« Il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et ses propres ressources pour y faire face. »

     D’une manière générale, le stress apparaît quand une situation désagréable et/ou dangereuse se profile à l’horizon. Plus techniquement, le stress apparaît quand il y a perception d’un danger par l’amygdale

Stress et amygdale

     L’amygdale est située dans une partie du cerveau appelée le système limbique. Elle possède de nombreuses fonctions parmi lesquelles :

  • percevoir et détecter l’agressivité sur un visage
  • repérer tout ce qui représente un danger pour notre survie
  • enregistrer le contexte émotionnel d’un apprentissage et nous faire revivre ce cocktail émotionnel les prochaines fois où l’on vivra une situation similaire (« Ah ! C’est pour cela que je me sens mal dès que l’instructeur rentre dans la voiture… »)
  • etc.

     Suite à cette perception du danger, une réaction en chaine se produit via l’axe HPA (hypotalamo-hypophysio-surrénalien) et aboutit à la sécrétion par les glandes surrénales du cortisol fréquemment appelé « l’hormone du stress« .

« Le stress survient quand Il y a un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et ses propres ressources pour y faire face. »

 

Quel est le but du stress ?

      Le stress a un but unique, celui de nous préparer au mieux à affronter les situations pénibles et/ou dangereuses qu’il détecte comme telles. Pour ce faire, il nous offre une giclée d’énergie destinée à nous permettre de mieux combattre ou mieux fuir les situations en question. En effet, le cortisol libéré dans le sang provoque cette giclée d’énergie via la libération d’adrénaline qui entraîne, entre autres, une accélération du rythme cardiaque ainsi qu’une augmentation du taux de sucre dans le sang.

     Le stress nous prépare à nous battre ou à fuir le plus efficacement possible. Par conséquent, cette réaction archaïque était très utile pour les hommes des cavernes qui se trouvaient dans une grotte qu’ils devaient défendre face à des ours…

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Le stress est une réaction archaïque qui nous prépare à nous battre ou à fuir le plus efficacement possible.

     En revanche, la réaction de stress n’est pas utile quand le danger que nous essayons de fuir est une pensée qui se promène dans notre tête et qui dit :

« Et si j’échoue ? Si je me trompe dans mes calculs ?« 

ou encore :

« Je ne serai jamais assez bien placé au classement; Les autres doivent sûrement mieux travailler que moi… »

     Oui, c’est compliqué de mettre un coup de massue sur une pensée, ou sur notre patron, et il n’est pas non plus très utile de se lever de sa chaise en plein concours et de partir en courant après avoir poussé un hurlement !

     Voilà pourquoi je dis que le stress est une réaction « démodée » même si le mot est volontairement exagéré. En réalité, le stress est le bienvenu quand notre survie dépend de notre réactivité physique face à un danger.

     Au passage, ces pensées trahissent un sentiment d’efficacité personnelle (S.E.P) faible et constituent un handicap sérieux. Elles encombrent l’esprit et parasitent la mémoire de travail, ce qui évidemment diminue les chances de réussite.

 

Les différents types de stress

     Le stress peut être aigu, c’est-à-dire ponctuel, comme avant un oral, un concours, une compétition mais aussi parfois pendant. Le stress peut être également prolongé comme dans le cas où vous ne sentez pas capable d’atteindre votre objectif et de réussir tel ou tel concours. C’est également le cas lorsque vous subissez un harcèlement au travail ou que vous vivez des problèmes de tapages nocturnes récurrents.

Stress aigu

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       Le stress aigu n’est pas trop lourd de conséquences pour notre santé. Qu’il soit bien ou mal vécu psychologiquement, notre corps est prédisposé à supporter occasionnellement ces décharges désagréables d’inquiétude, d’anxiété, et de sensations physiques négatives qui les accompagnent. Le stress aigu peut d’ailleurs être aidant dans des conditions précises, on le nomme alors stress « bon stress » ou « eustress » (cliquer ici en plus de détail sur le bon stress). Dans ce cas les sensations physiques sont plus agréables et se rapprochent de l’excitation et de l’agitation.

Le stress ponctuel peut-être aidant car il nous éveille et nous donne l’énergie dont nous avons besoin pour réussir.

 

Stress prolongé et chronique

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     Le stress prolongé a de lourdes conséquences sur la santé. En effet, le corps peut supporter l’activation ponctuelle destinée à l’aider à se battre ou à fuir, mais l’activation répétée de ce mécanisme est destructeur pour l’organisme. De fait, le corps est tout le temps sur le qui-vive, en alerte, comme en situation de guerre. Imaginez-vous comme cela doit être épuisant et usant de se sentir constamment en danger de mort. De plus, si le stress est trop prolongé dans le temps, celui-ci devient la norme. L’axe HPA est tout le temps suractivé et le taux de cortisol dans le sang est constamment sur-élevé. Il en résulte un stress devenu chronique qui a de nombreuses conséquences parmi lesquelles :

  • affaiblissement de la mémoire et des capacités d’apprentissage
  • burn-out
  • dépression
  • maladies auto-immunes (le système immunitaire attaque notre propre organisme)

 

Conclusion

     En conclusion, mieux vaut savoir se protéger du stress ! Personnellement, je suis issue d’une famille que certaines des grandes catastrophes du 20ièmes siècles ont rendue anxieuse. Par conséquent, j’ai beaucoup souffert du stress et de l’anxiété véhiculé par mes proches et je suis devenu moi-même très stressé et angoissé. Grâce à un travail personnel intensif, j’ai pu soigner cela et fortement diminuer toutes ces réactions inquiètes et angoissées. Par ailleurs, le fait de travailler en tant qu’indépendant m’a fortement challengé puisque cette situation professionnelle apporte son lot de doute et d’incertitude. Grâce à cela, j’ai pu mesurer dans la réalité à quel point j’ai, dans une très large mesure, éliminer le stress de ma vie. Pour en savoir plus, je vous invite à découvrir les 3 axes de gestions du stress dans cet article.

     D’ici nos prochains échanges, rappelez-vous que vous êtes pleins de promesses car :

« Chaque jour nous construisons le cerveau que nous aurons demain ! »

Avec confiance et motivation 😉

Roman Buchta

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Roman Buchta

Formateur et coach de métier, j'enseigne les neurosciences de l'apprentissage, la gestion du stress et la préparation mentale dans diverses écoles supérieures. Curieux et passionné, je suis toujours en quête de découvertes scientifiques fiables et de nouveautés dans le domaine de l'apprentissage et de la performance en condition de challenge.

Cet article a 3 commentaires

  1. Nadia

    Merci pour cet article. C’est une approche intéressante qui permet de mieux comprendre comment nous fonctionnons.

    1. Roman Buchta

      Merci pour ton retour 😉
      à bientôt

  2. Johanna Andria

    Merci Roman pour ce rappel. Bien comprendre ce qu’est réellement le stress est déjà un premier pas pour l’apaiser. Finalement, si « le stress est une réaction archaïque qui nous prépare à nous battre ou à fuir le plus efficacement possible », l’action n’est-elle pas un des meilleures remèdes pour en limiter les effets négatifs ? Qu’en penses-tu ? Il me semble avoir lu une expérience qui concluait dans ce sens (je n’arrive pas à me souvenir où j’ai lu ça ). L’idée est de ne pas rester à ruminer et à mariner dans son angoisse. Bref, plutôt que de se ronger les ongles 3 jours avant un exam, décider d’aller réviser une dernière fois avec un copain, aller au ciné ou courir.

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